Couple en affaires - Savoir tracer la ligne
Il faut avoir des qualités qui se complètent, sans quoi on finit par se marcher sur les pieds!»
Chez eux, pas de souci de ce côté-là. «Pierre a tout de l'artiste un peu bohème, mais également minutieux et perfectionniste, note son associée. Pour ma part, je n'ai pas peur de prendre des risques. Je suis aussi bonne vendeuse et négociatrice.»
Au moment où ils ont démarré leur entreprise, Monique concoctait ses recettes à l'étage pendant que son mari, en «vrai patenteux», s'occupait d'aménager l'atelier (deuxième arrêt de ma visite) dans le demi-sous-sol de leur cottage. Devenu responsable de la production, Pierre y fabrique les moules, veille sur la cuisson du chocolat, confectionne les mélanges et prépare les garnitures. Ici, c'est son domaine, où il règne en maître chocolatier... sans toutefois excéder les limites de son territoire.
Séparer les affaires et les amours
En effet, le mari-associé s'est fixé une règle, raconte Monique: une fois franchie la porte de l'atelier, dès qu'il remonte à l'étage, il dit au revoir à DouceSoeur. Pour établir une coupure avec la compagnie, Pierre impose à sa femme un moratoire temporaire - mais ferme! - sur les discussions à propos du boulot. «S'il n'agissait pas comme ça, je n'arrêterais jamais», assure sa dynamique partenaire. Car chez elle, les projets fusent à toute heure, provoquant à l'occasion quelques étincelles entre eux.
Comme cette idée de boutique (le dernier arrêt de mon exploration des lieux) installée en façade de leur maison. Pierre n'en voulait pas, mais Monique, responsable des ventes et des opérations, y tenait. Pour trancher le litige, elle a sollicité l'avis de sa nièce Émilie, ingénieure industrielle et spécialiste en organisation. «Faire intervenir un tiers, c'est la meilleure décision que j'ai prise et le meilleur conseil que je peux donner», affirme la chocolatière. Résultat de cette démarche?