«Fais pas ta Germaine!»
Aux États-Unis aussi la bataille fait rage à coups de stéréotypes: un groupe de 26 femmes a publié, il y a quelques années, le bestseller The Bitch in the House (La Mégère dans la maison) auquel un groupe d'hommes a répliqué par The Bastard on the Couch (Le Fainéant sur le sofa). Et dans la très populaire émission de téléréalité de TLC, Jon and Kate Plus 8 , on voit un couple qui élève des sextuplés en découdre devant les caméras. Kate, qui aboie ses ordres à Jon, est une Germaine qui divise l'auditoire.
Si la femme «qui porte les culottes» appartient à toutes les cultures (l'expression est identique en espagnol), la Germaine est bien enracinée au Québec. Ses ancêtres: la mère de famille nombreuse qui menait rondement sa marmaille (style Maman Plouffe) et la religieuse, seule maîtresse après Dieu dans son couvent ou son hôpital. «C'étaient des femmes énergiques qui aimaient exercer un pouvoir, dit Julie Bourbonnais, spécialiste en psychologie organisationnelle, mais à l'époque, c'étaient les deux seules situations où elles pouvaient exercer ce rôle. Le vrai pouvoir économique, les hommes en avaient les rênes. »
La Germaine d'à côté
N'empêche qu'aujourd'hui, la Germaine reprend du poil de la bête: avec le travail à l'extérieur, le partage des tâches à organiser à la maison, il est parfois nécessaire de sortir le fouet. Remarquez, la Germaine, ce n'est jamais nous, mais la femme d'à côté. On ricane à l'occasion de son petit côté «450».