Les hauts et les bas de la sexualité masculine

Le désir permanent chez l'homme semble presque faire partie du folklore. Comme de bons petits soldats, ils n'hésitent pas à se mettre au garde-à-vous!

Toutefois, malgré cette impression persistante, nombreux se retrouvent à éprouver moins de désir et à constater avec déception que leur «cadet» ne réponde plus aussi facilement aux ordres. Pourquoi?

Pierre, un patient inquiet,  me disait: «Par moment, j'ai le sentiment de ne plus être un homme. Je ne ressens pas de désir et, pire, quand je tente de faire l'amour, je peine à entrer en érection.» Un problème fréquent, influencé par bien des facteurs. Parmi ceux-là, le stress au travail, les troubles familiaux et, même, les difficultés financières. Pas facile alors d'échapper à ces pensées négatives et de jouer les étalons.

Avec la quarantaine...
Il suffit que la panne se produise à quelques reprises pour que bien des hommes s'interrogent sur leur sexualité et sur l'éventualité de devoir composer avec des problèmes érectiles à long terme. La spirale du doute s'installe. Aux prochains ébats amoureux, plus le désir de performer est présent, plus le risque de ne pas être centré sur le plaisir grandit et plus... l'érection risque de ne pas être au rendez-vous. À toutes ses craintes, s'ajoute celle de la réaction de la conjointe. Pas étonnant, que notre ex-bête sauvage préfère regarder les émissions de sport tardives à la télévision!

En fait, avec la quarantaine, les changements hormonaux chez les hommes peuvent avoir un impact sur leur capacité à maintenir leur érection. Dur (!) constat pour des hommes qui, jusque ici, ont concentré leur vie sexuelle sur la rapidité d'érection et la performance. L'heure est venue de revoir la façon de faire. Il est temps de découvrir le plaisir des caresses et des contacts génitaux moins directs.

Avant toute chose, je demande à Laurent de consulter son médecin afin de s'assurer qu'il n'y a pas de cause médicale à la difficulté érectile. Lorsqu'il est évident que la cause n'est pas physique, nous pouvons entreprendre la thérapie.

Le hic c'est que plus on se centre sur la situation plus l'anxiété augmente. Je suggère donc à Marianne et à Laurent de commencer par des caresses non génitales, de bouger et d'aller chercher leurs caresses avec leur corps, de respirer et d'apprendre à canaliser leur excitation. Qu'est-ce que cela veut dire?

Canaliser, c'est prendre les sensations vécues dans une zone pour en élargir l'effet, et développer ainsi les sensations dans l'ensemble du corps. Une caresse sur le bras, reçue en bougeant légèrement le bassin et en respirant, peut avoir un écho dans les organes génitaux, même si le contact n'est pas dans la zone génitale. Ce faisant, on nourrit l'excitation sexuelle sans se centrer sur une stimulation directe. L'objectif n'est pas d'avoir une érection ou un orgasme à tout prix, mais bien de changer la façon dont se vit la sexualité qui, on doit l'admettre, devenait une source d'anxiété.

Avec une telle attitude, il devient alors possible de développer la notion de plaisir, d'apprendre à construire différemment son excitation et même, de jouer avec elle.

Après avoir expérimenté ces nouvelles pratiques, Marianne et Laurent en arrivaient à cette conclusion: «Finalement, nous avons appris à faire l'amour et à vivre une intimité beaucoup plus grande que celle que nous avions connue jusqu'ici. Cette situation a été une bonne chose dans notre vie de couple. Elle nous a permis de sortir de notre routine, et depuis, on se met même au lit à la même heure... »

Attention aux solutions faciles!
Certains hommes vont se tourner vers la médication et cela même s'il n'y a pas de causes physiques. Le seul bémol dans ce cas-là est qu'il devient difficile de l'arrêter par la suite. On place toute sa confiance dans une petite pilule plutôt que dans sa propre capacité à avoir une érection. Toutefois, dans certains cas, la médication est une excellente option.

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