Chant choral - Des vertus thérapeutiques
Les vocalises libèrent des endorphines dans le cerveau , exactement comme le fait le sport, explique Emmanuel Comte, spécialiste en sons thérapeutiques et fondateur du Centre de recherche MedSon, à Montréal.
«On ne fait que découvrir les propriétés thérapeutiques de la musique et du chant, dit-il. Ou plutôt les redécouvrir, car elles sont connues depuis la préhistoire! Les anciens Grecs utilisaient le chant pour guérir, et Apollon était à la fois dieu de la médecine et de la musique. À l'origine, les mélodies grégoriennes servaient à soigner. Et dans de nombreuses cultures, les chamans récitaient des incantations pour combattre diverses maladies.» M. Comte souligne qu'aujourd'hui la médecine commence à ouvrir la porte à la musicothérapie, particulièrement dans les blocs chirurgicaux et les unités de soins palliatifs. «Et ce n'est qu'un début. Je dis souvent que la médecine est l'avenir de la musique!»
Emmanuel Comte a souffert d'un cancer il y a quelques décennies. Selon lui, le fait d'avoir pratiqué la flûte à l'hôpital pour se désennuyer a joué un rôle important dans sa guérison: «Chaque personne a en elle son propre médecin.» Il ajoute que le premier de tous les instruments de musique, c'est la voix. Et comme elle fait vibrer l'intérieur du corps, cela peut engendrer des effets bénéfiques - une sorte de massage thérapeutique interne. «Cet aspect vibratoire est celui de la vie même. Dans l'univers, tout vibre, de l'infiniment grand à l'infiniment petit: ce n'est pas une figure de style, c'est une réalité scientifique.»
Myriam Boivin, professeure de chant à Saint-Jérôme, utilise l'approche d'Emmanuel Comte dans ses cours. «Certaines personnes veulent chanter, mais elles ont de nombreux blocages. Il existe des sons pour les aider à vaincre cette résistance. Il en résulte parfois des réactions très émotives, comme si quelque chose s'ouvrait enfin.» Selon elle, la pratique du chant recèle un grand pouvoir de relaxation.