Chant choral - Au Top 10 du palmarès de la santé!
Membre du même ensemble musical depuis trois ans, Johanne Aubry, 53 ans, a toujours aimé chanter en famille.
Mais il y a cinq ans, cette travailleuse autonome responsable de la programmation de salles de spectacle a souffert d'un grave épisode d'épuisement professionnel. «J'étais devenue agoraphobe. Mon médecin m'a envoyée chez un spécialiste, qui m'a prescrit des anxiolytiques. Quand j'ai commencé à aller mieux, je me suis inscrite à la chorale, et ça m'a beaucoup aidée à me recentrer sur moi. Ce qui se passe quand on chante est très intense. Ça vient chercher des choses enfouies profondément. Et comme on aborde un répertoire très éclectique - de l'afrikaner à l'islandais! - et qu'il faut apprendre les paroles par coeur, c'est un bon exercice pour la mémoire. Après chaque répétition, je suis calme, mais épuisée.»
«Tous les jours, je constate un phénomène de lâcher-prise chez mes patients» , affirme la thérapeute Renée Charron. Avant d'étudier en psychologie, cette spécialiste de la voix a chanté du rock et du jazz. Puis, elle a découvert qu'elle pouvait apprendre aux gens à s'épanouir en combinant le chant et une approche psychologique particulière: l'abandon corporel. «Je les aide à apprivoiser leur expression vocale, parfois gênée par des interdits importants. Écoutez les enfants: ils crient sans retenue, ils n'ont aucun problème avec leur souffle! Puis, à coups de "Tais-toi", une retenue s'installe. On oublie de respirer, avec les poumons mais aussi avec le ventre. Laisser passer sa voix "à plein volume", remettre en mouvement l'énergie gardée en dedans, c'est très libérateur.» Non seulement la voix rapproche du souffle, des émotions, mais elle est aussi un instrument relationnel. «En l'apprivoisant, on se redéfinit dans son rapport aux autres», précise-t-elle.
Je n'en finirais pas d'énumérer les cas prouvant que cette discipline se hisse dans le top 10 du palmarès de la santé! Ainsi, celui de la chanteuse et professeure de chant Anic Proulx (qui prépare un album pour cet hiver): «À 20 ans, j'ai touché le fond. J'étais anorexique depuis l'âge de 10 ans et je pesais 45 kilos. J'ai suivi une thérapie et je me suis inscrite à des cours de chant. Ça a beaucoup contribué à me guérir. Quand on se concentre sur le son, c'est comme si une carapace fondait. C'est magique!»