Hormones et maladies cardiaques
Quand les hormones jouent les démones
Elles nous en font voir de toutes les couleurs, nos chères hormones! Pourraient-elles en plus contribuer à augmenter nos risques de maladies cardiaques? La Dre Marie-Josée Dupuis, obstétricienne-gynécologue à l'Hôpital Saint-Luc du CHUM et professeure agrégée à la faculté de médecine de l'Université de Montréal, apporte quelques précisions.
La ménopause mise en cause?
La diminution du taux d'œstrogène et de progestérone survenant à la ménopause fait grimper nos risques de maladies cardiovasculaires. La raison? Ces hormones sexuelles féminines jouent un rôle important dans la réduction du taux de cholestérol et de triglycérides. «Les femmes ménopausées perdent donc cette protection, explique la Dre Dupuis. Et comme on ne peut pas changer leur système hormonal, il faut diminuer les risques de maladies cardiaques en se concentrant sur trois actions importantes: faire de l'exercice, bien s'alimenter et arrêter de fumer. Une fois cela réglé, le problème des hormones devient marginal.»
Pour ou contre les hormones de substitution?
Pour:
les hormones synthétiques préviendraient les maladies cardiovasculaires.
Contre: comme elles sont thrombotiques (qui forment des caillots), elles pourraient augmenter le risque de ce type de maladies.
Qui dit vrai?
La Fondation des maladies du cœur, quant à elle, recommande aux femmes de ne pas entreprendre ni poursuivre une hormonothérapie substitutive (HTS) dans l'unique but de prévenir les maladies du cœur ou les AVC.
«Auparavant, on avait tendance à prescrire une hormonothérapie à toutes les femmes en ménopause, commente la Dre Dupuis. Aujourd'hui, on est moins convaincu que c'est la solution. Oui, l'HTS réduit le taux de cholestérol, mais d'un autre côté, elle favorise les caillots. Les hormones synthétiques peuvent soulager des symptômes comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou de l'humeur, mais les bienfaits et les risques de l'hormonothérapie sont encore à l'étude. Notre conclusion pour l'instant: si nécessaire, on peut prescrire une hormonothérapie, mais on est loin de pouvoir affirmer qu'elle protège des maladies du cœur.»
La version longue de cet article a été publié dans l'édition février-mars 2009 du magazine Vita .