La santé sur le web - À blogues ouverts
Des femmes téméraires? Peut-être, car je n'ai pas eu besoin de faire beaucoup d'appels pour constater que le monde médical reste méfiant à l'égard d'Internet. Pourquoi?
«La crainte que l'information soit de mauvaise qualité et incompréhensible et, d'autre part, que ce patient mal informé ne désorganise leur pratique.» Ajoutez à ces réticences le manque de temps inhérent à la profession, et vous comprendrez que des soignants qui bloguent, il ne s'en trouve pas beaucoup. Pourtant, celles qui se prêtent au jeu de la communication 2.0 l'attestent: on a tout à gagner, surtout nous, les femmes, grandes consommatrices d'information santé. Explications avec des pros de la blogosphère médicale.
Sortir l'information du cabinet du médecin et la diffuser massivement
Francine Lévesque, art-thérapeute à
l'Institut de santé mentale Douglas
, n'est pas une nouvelle venue sur la Toile. Déjà en 1999, elle créait un forum de discussion réservé aux membres de sa profession, du Québec et d'ailleurs. De six à son lancement, le groupe est aujourd'hui passé à plus de 500 usagers. En mars 2008, elle ouvrait son propre carnet web, sur le site de son institution.
Les Arts Santé
est un blogue professionnel, écrit pour le grand public.
La psychothérapeute (photo ci-contre) y parle de la créativité au quotidien, au gré de ses inspirations, de ses lectures ou des événements de la vie. De la vulgarisation, pas trop scientifique, mais jamais composée à la va-vite et sans référence. Au contraire! «Écrire mes billets me prend toujours plus de temps que je le pense de prime abord. Je fais des recherches, regarde de la documentation pour appuyer ce que je dis, je fais des liens, c'est un vrai travail... journalistique», me lance-t-elle à la blague. Avant d'ajouter, plus sérieuse: «Mon mandat est de transmettre des informations fiables et transparentes pour faire connaître ma profession qui est, selon moi, mal connue. Et pour cela, m'assure-t-elle, le blogue est l'idéal». Pourquoi?
Photo: Les blogues du Douglas