Animaux de compagnie - Perte de son chat ou de son chien (suite et fin)
Et puis un jour, j'ai remarqué que Bambou urinait souvent et perdait du poids.
Quand le vétérinaire m'a annoncé qu'elle souffrait d'hyperthyroïdie et qu'elle mourrait d'une crise cardiaque si elle ne tolérait pas le médicament prescrit, c'est comme si on m'avait donné un coup au plexus. Dans mon scénario de vie, je nous imaginais déjà - moi à la retraite, Bambou à mes côtés - nous reposant toutes les deux au jardin. Et là, on venait de m'apprendre que mon film risquait de finir autrement...
Je crois que mon deuil a commencé ce jour-là. Au début, dès que l'idée de sa mort m'effleurait l'esprit, je la chassais prestement, comme une pensée absurde. Puis est venue la colère: pourquoi elle? pourquoi moi? Ensuite, j'ai tenté de parlementer avec le sort (si je diminuais la dose du médicament, ma chatte pourrait peut-être mieux le supporter?) mais sans aucun résultat. En moins d'un an, Bambou a dépéri: elle respirait difficilement et devait s'arrêter dès qu'elle réussissait à faire quelques pas. J'ai dû me rendre à l'évidence: son heure était venue.
La mort est un mystère...
Elle nous laisse sans voix, l'esprit égaré, le coeur dans l'eau. Quand je suis rentrée après une dernière visite chez le vétérinaire, la maison était d'un vide sans nom. Pas de minette qui s'étire langoureusement, tirée de son sommeil, et qui réclame la porte pour sortir. J'avais perdu mon comité d'accueil, ma Bambou, ma poupée.
Je n'ai pas voulu de ses cendres. J'ai refusé toute forme de rituel. Je sais que certaines personnes en ont besoin, comme mon ami qui a congelé la dépouille de son chat avant d'aller l'enterrer loin dans le Nord, à son chalet. Pas question d'enterrement pour moi. Je préférais me rappeler de Bambou vivante, espiègle et enjouée.
J'ai donné sa cage de transport, sa nourriture, ses jouets. Pendant des semaines, j'ai continué à lui dire «Allo!» en rentrant à la maison. Aujourd'hui encore, quand je m'installe pour lire, le soir, elle saute parfois sur le lit et vient se blottir contre moi. Et c'est, chaque fois, d'une infinie douceur.
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La version longue de cet article a été publiée dans le numéro de Février-mars 2010 du magazine Vita .
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