Fabuleuse Fabienne Larouche

«C'est incroyable! Moi qui peinais à gravir en courant la côte près de chez moi, à Saint-Sauveur, je l'escalade maintenant 15 fois de suite sans problème!» Fabienne Larouche est récemment devenue accro à l'entraînement intensif et au yoga-flexibilité. Et quand notre auteure et productrice nationale aime (ou déteste) quelque chose, la planète au complet est au courant! «Même mes fessiers ont pris du muscle, poursuit-elle avec son célèbre débit haute vitesse. J'ai beau avoir 52 ans, pas besoin de devenir matante pour autant, hein Danielle?» Quoi de plus rassembleur pour deux filles que causer âge, tonus et body galbé? En entrevue, Fabienne Larouche est passée maître dans l'art d'instaurer un climat de complicité avec son interlocutrice.

Une forte personnalité, oui. Du tempérament, oui. Des peurs et des défis, aussi .
Le fait d'être une grosse pointure dans l'univers médiatique québécois avec près de 25 ans d'écriture (Virginie, Scoop, Fortier...) n'empêche nullement la PDG d'Aetios Productions d'afficher une réelle spontanéité. Drôle de contraste avec son légendaire côté bang bang. «Je n'aime pas les compromis parce que j'ai chaque fois l'impression d'y laisser une part de moi. Si on me force à en faire, je deviens belliqueuse. Mais avec l'âge, je me corrige», plaide-t-elle.

Fabienne Larouche est souvent là où on ne l'attend pas. Ainsi, on est surpris d'apprendre qu'elle est «mal à l'aise avec l'exercice du pouvoir». Eh bien! De même, celle qui s'est toujours décrite comme «une fille de routine» n'a pas hésité fin décembre à quitter sa zone de confort, Virginie (1740 épisodes, un record!). «Mon mari [le psychologue Michel Trudeau] a décrété que j'étais une "contraphobique": quand j'ai peur, je fais face. Je fonce», dit cette hypocondriaque avérée. Seule sa terreur de l'avion résiste encore à la théorie de son chéri.

Tigresse ou pas, routinière ou non, c'est du vif-argent, cette femme. J'ai passé avec elle deux heures toniques ce jour-là dans les locaux d'Aetios, à Radio-Canada. Un être conscient de sa valeur, certes («Je suis énergique, bonne travaillante, courageuse...»), mais sensible aux autres. D'une lucidité crue. Fabienne ne l'oublie pas un seul instant: qu'on le veuille ou non, la vie nous rattrape. «On naît, on vit, on meurt. Entretemps, on passe le temps.»