Séduction - La peur du rejet chez les hommes
Premier facteur ciblé: la peur du rejet chez l'homme québécois
«Ici, il y a une très forte notion de respect à l'égard des femmes, note M. Marsan. Le mouvement féministe a bien fait son oeuvre sur ce plan.
Cela dit, dans certaines cultures européennes, la séduction est presque une seconde nature et, pour le donjuan, l'échec fait partie du jeu. Au Québec, par contre, le rejet est vécu comme une blessure narcissique.»
Résultat
Les mâles de chez nous doivent littéralement réapprendre à séduire. «Marie-France Archibald, la directrice des ateliers pour célibataires CoachSéduction, fait même de la programmation neurolinguistique pour que les hommes éliminent les traces de leurs mauvaises expériences passées», rapporte Mme Gril. Une sorte de débriefing pour éclopés de la drague...
Par ailleurs, le poids des attentes est tellement lourd - de part et d'autre - qu'il enlève toute spontanéité à la rencontre amoureuse. «La drague? Les gens s'en font une montagne, assure Jean-Sébastien Marsan. À tel point que l'enjeu est devenu énorme. Or, il faut redonner au flirt la place qu'il avait autrefois: un jeu agréable qui donne du piquant à la vie... et dont l'issue n'est pas une question de vie ou de mort.»
Par exemple, décider après une première soirée en tête-à-tête lequel des deux partenaires devra vendre son condo s'avère sans doute prématuré. «Mieux vaut aussi chasser de son imaginaire les modèles irréalistes: prince charmant pour elle, star porno siliconée pour lui. Ce sont les deux faces de la même médaille!» renchérit-il.
Selon les auteurs de cet essai sur la drague, il reste pourtant une tranche d'âge qui n'a pas perdu la main côté séduction: celle des babyboomers, issus du moule des «années érotiques». «Je me fais plus souvent chanter la pomme par des hommes dans la soixantaine que par les gars de ma génération», confesse Emmanuelle Gril, 44 ans. Moins absorbés que les plus jeunes par le réseautage en ligne, ils recherchent les vrais contacts. «Et avec les femmes, ils ont encore le réflexe galant devant une portière de voiture...»
* Les Québécois ne veulent plus draguer et encore moins séduire (Les Éditions de l'Homme), Montréal, 2009.
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La version longue de cet article a été publiée dans le numéro de Février-mars 2010 du magazine Vita .