La traversée… du désert
Au cœur du désert, partout où le regard porte, la terre et le ciel semblent se mirer l'un dans l'autre. Les journées sont torrides, les nuits glaciales. Le soleil couché, il faut constamment alimenter le feu alors qu'un vent furieux ballote la tente.
Surprise : en sortant de la tente au premier matin, un chien sauvage me guettait! Le coeur battant, je me suis assise au sol, face à lui, seule: Edson était allé prendre une longue marche. Tant bien que mal, j'ai tenté de me calmer et de me convaincre qu'il ne m'attaquerait pas, puisque mes intentions à son égard étaient bienveillantes. Dans un éclair de lucidité, je me suis souvenue que nous avions des restes de poulet du souper de la veille emballés dans du papier d'aluminium. J'ai détaché une cuisse et je l'ai lancée à l'animal en lui parlant doucement. Après avoir mangé, il s'est tapi. Je venais de l'apprivoiser. Par la suite, le chien sauvage s'est mué en animal docile. Il me suivait partout. Je sentais qu'il veillait sur moi. À ma grande surprise, il m'a même protégé à un moment donné en attrapant dans ses crocs une bête qui fonçait à vive allure dans ma direction. Je n'ai jamais su ce que c'était, mais je sais que ce chien m'a défendu. En même temps, ce jour-là, j'ai compris que la «nature» n'attaque pas, elle se défend. J'avais probablement dérangé ou inquiété une bête du désert.