Conseils vis-à-vis l'impolitesse
1. Ces portes de l'enfer...
Avec toutes les portes battantes qui se sont malencontreusement refermées sur mon passage, je me sens justifiée d'ouvrir le bal en posant la question qui me turlupine: existe-t-il une quel conque formule magique - du genre «Sésame, ouvre-toi!» - capable de métamorphoser un Monsieur Pectoraux malotru en gentleman?
Avis d'expert
Pier Massimo Forni, professeur à l'université américaine Johns Hopkins, fondateur de
The Civility Initiative
et auteur de
La politesse, SVP!
(Éditions de l'Homme), répond tout de go: «S'il s'agit d'un parfait étranger, on ne doit malheureusement pas exprimer notre irritation... courtoisie oblige.» Grrr! J'enrage! «En revanche, ajoute-t-il, si on connaît la personne qui omet de nous tenir la porte, on peut lui dire: "Suis-je invisible? Je tiens à le savoir parce que, si c'est le cas, je vais dorénavant utiliser ce superpouvoir!"»
2. Airs de boeuf: prendre le taureau par les cornes
Geneviève Demers, agente de communication, n'en revient toujours pas de la manière dont s'est déroulée sa première mammographie. «Je ne sais pas si j'ai été plus malchanceuse qu'une autre, mais ce matin-là, j'ai eu droit à une succession d'airs bêtes, se rappelle cette jeune quinquagénaire. D'abord, la réceptionniste n'a jamais levé les y eux vers moi, puis la technicienne m'a accueillie en énumérant une série de consignes militaires, et finalement, la radiologiste s'est adressée à moi sur un ton très sec. Bref, ç'a été une expérience horrible.»
Avis d'experte
À titre de spécialiste en bonnes manières, Denyse Bisson suggère quelques tactiques éprouvées pour composer avec les grincheux et autres airs de boeuf. «Tout d'abord, on s'adresse à ce type d'individu d'une voix calme et posée, en l'appelant par son nom si celui-ci figure sur son uniforme ou sur le comptoir. On devrait alors rapidement constater un changement d'attitude de sa part.
Personnellement, j'utilise souvent cette approche, et ça fonctionne à merveille. On peut aussi répliquer par un faux compliment, du genre: "Comme vous êtes aimable!" En lui adressant de telles félicitations qu'il ne mérite manifestement pas - et ce, toujours d'une voix calme et posée -, on lui fait gentiment prendre conscience que son comportement manque de savoir-vivre. Et, en règle générale, on obtient ensuite ce qu'on cherche: se faire servir avec le sourire!»