Question d'ADN
Alerte rouge! «La surexposition au rayonnement du soleil ou à des sources artificielles de lumière ultraviolette est la principale cause du cancer de la peau au Canada, souligne André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer (SCC). On en a diagnostiqué 75 000 nouveaux cas en 2010 (20 000 au Québec), dont 5300 mélanomes.» Il faut savoir que, selon notre type de peau, nous disposons toutes d'un capital solaire qui permet de réparer les méfaits des ultraviolets. Hélas, comme il n'est pas renouvelable, ce capital fond sous les UV et joue de moins en moins son rôle défensif contre le stress oxydatif qui s'accumule au fil des ans.
Parallèlement, sous l'action du soleil, la couche cornée s'épaissit et l'épiderme produit de la mélanine, responsable de la pigmentation. Or, les rousses et les blondes au teint de porcelaine (phototypes 1, 2, 3) en fabriquent beaucoup moins que les brunettes au teint foncé (phototypes 4, 5, 6).
En conséquence, les habitants des régions nordiques sont plus vulnérables aux redoutables rougeurs provoquées par les UVB, alors que les personnes à la peau noire sont pour la plupart épargnées et ne souffrent pas de mélanomes causés par le soleil. Le Dr David E. Fisher, du Dana-Farber Harvard Cancer Center (Charlestown, au Massachusetts), a fait une découverte révolutionnaire en 2007: sous l'action des UV, le gène p53, principal régulateur de nos défenses, empêcherait la croissance de certains cancers cutanés tout en favorisant la pigmentation. Mais il se trouve que ce gène protecteur est peu fonctionnel chez les personnes à la peau laiteuse et fait souvent défaut en cas de cancer de la peau.
Ces recherches suggèrent que si la surexposition est toujours néfaste, ce n'est pas
le cas du bronzage bien dosé
, qui pourrait même être thérapeutique. Quoi qu'il en soit, pour flirter avec Galarneau, on veille à respecter notre phototype et à adapter notre protection à notre mode de vie.