Infidélité: le démon de midi... et le web 2.0
Démon de midi et 2.0
Est-ce à dire que le démon de midi est un passage obligé?
«Ça l'était certainement davantage dans les années 60, commente Élise Bourque, quand les couples qui accumulaient 20 ou 30 ans de vie commune étaient la majorité. Aujourd'hui, il faut chercher un peu plus pour en trouver! Beaucoup d'hommes, à la mi-quarantaine, en sont à leur deuxième ou troisième union. Entre chaque période de vie de couple, ils ont renoué avec la vie de célibataire et ont eu leur dose d'aventures, de «chasses» dans les bars.»
Ceux qui sont restés sur leur faim, qui ont l'impression de n'avoir pas assez «jeté leur fou» et qui s'ennuient ferme dans une vie conjugale trop ronronnante, sont la cible favorite du démon de midi. «Un couple dans la soixantaine me consulte en ce moment, dit la sexologue, parce que l'homme s'est fait courtiser par une jeune femme célibataire, et il a cédé à ses avances.» Mais, au bout du compte, cette infidélité a eu des effets bénéfiques. «La femme a eu peur de perdre son homme, qu'elle prenait pour acquis après 35 ans de mariage. Paradoxalement, cela a remis du piquant dans leur union.»
Mais d'autres sources de tentation moins conventionnelles se sont ouvertes aujourd'hui au démon de midi: le clavardage sexuel en ligne, Facebook et les autres médias sociaux. Et il y sévit avec virulence! «Tous les mois, dit Élise Bourque, j'ai au moins une demande de consultation à ce sujet. Hommes et femmes y succombent à égalité. C'est loin d'être anodin: un couple peut en être déchiré.»
Denise et Luc, qui ont su réparer les accrocs, rayonnent d'un bonheur et d'une complicité qui fait plaisir à voir. «Pour sauver notre couple, j'ai fait une concession majeure, dit Denise. Luc voulait qu'on prenne une année sabbatique ensemble et j'avais toujours refusé. Je suis revenue avec un projet de voyage de six mois et ça a marché. La liaison n'y a pas résisté. Loin des yeux, loin du cœur... »