Une question de génération
Louise*, une autre de mes amies délurées, ajoute que ça augmente aussi nos sensations. «Avec le poil pubien court, mon clitoris réagit encore plus aux caresses ou aux frottements insistants d'un jean fraîchement lavé, précise-t-elle. Cela dit, à 56 ans, j'ai bien connu l'ère des femmes poilues. Dans les années 70 et 80, c'était presque la norme, surtout chez les féministes militantes comme moi. Mais à l'heure actuelle, conserver ses poils pour défendre les droits des femmes ne rime plus à rien. Si on veut revendiquer quelque chose aujourd'hui, c'est bien notre droit au plaisir! Et tant pis s'il réclame une visite mensuelle chez l'esthéticienne.»
Faut-il en déduire que les poils pubiens sont carrément menacés d'extinction? «Tout ce que je peux dire, c'est qu'aucune mode ne dure éternellement et que chaque décennie nous réserve son lot de surprises, rétorque Laurie Betito. Qui aurait pensé qu'un slip féminin dépassant du pantalon serait un jour considéré comme sexy? Par ailleurs, présentement, bien des jeunes gens affirment qu'ils ne pourraient pas faire l'amour avec une femme qui laisse pousser ses poils parce qu'ils trouvent ça dégoûtant. Il y a même des hommes de cette génération qui n'ont jamais vu de femmes poilues! » Tiens donc...
Et si on inversait les rôles, je parie que beaucoup de femmes de notre génération - moi la première! - n'ont jamais vu d'hommes non circoncis. À chaque époque ses particularités! Aux ferventes adeptes de l'épilation totale, signalons qu'à partir d'un certain âge une vulve dénudée risque de ne pas être aussi affriolante qu'à 20 ans. Comme le souligne le Dr Sylvain Mimoun dans son ouvrage Sexe & sentiments après 40 ans (Albin Michel), «avec l'âge, certaines femmes se plaignent d'avoir des lèvres plus distendues et l'absence de poils ne les masquera plus». Hum... de quoi devenir de très mauvais poil!
* Prénoms changés à la demande des personnes interviewées.
La version originale de cet article a été publiée dans le numéro été 2011 du magazine Vita
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