Renée Claude Brazeau: Le calme après la tempête
Je m'attendais à tout, sauf à une rencontre aussi émouvante. Après tout, Renée-Claude Brazeau avait la réputation d'être une femme, une auteure et une productrice exaltée, pas toujours facile à vivre.
Et avant qu'elle arrive dans le hall de l'Hôtel Nelligan, où elle m'a donné rendez-vous, je me rappelle ses coups de griffe à La fosse aux lionnes , ses coups de gueule à Il va y avoir du sport et ses coups d'éclat à Tout le monde en parle ... Je pense aussi à son parcours atypique, qui l'a propulsée d'une chronique culturelle radio à la coanimation télé de La fosse aux lionnes , en passant par l'animation olé olé de Je regarde, moi non plus et à celle de la première mouture de Loft Story .
Le calme après la tempête
Tout ça me trotte dans la tête au moment où elle pousse la porte de l'hôtel, ultradécontractée, en tenue de yoga et sandales à talons plats. Plus grande que je ne l'imaginais et filiforme malgré sa récente grossesse, elle affiche un visage nu, les cheveux simplement retenus par une
bobby pin
. Exit l'image de la supposée diva en talons aiguilles! D'entrée de jeu, elle m'avoue avoir garé sa Land Rover dans une zone interdite pour ne pas être en retard. «Je vais avoir une contravention, tu crois?» Désarmante de naturel, elle fait tomber mes aprioris. La vraie rencontre peut commencer.
Bien calées dans une vaste banquette, il nous faut à peine deux minutes pour aller à l'essentiel. Normal, Renée-Claude (un prénom reçu à sa naissance, à Hull, en l'honneur de la chanteuse Renée Claude) avoue être allergique aux conversations superficielles. À bien d'autres choses aussi: la surconsommation, l'avalanche de livres de psycho pop, les listes de critères qui empêchent les rencontres amoureuses, la routine et le féminisme obtus. Et quoi encore? Ah oui, elle a une sainte horreur des dictats et des destins tracés d'avance. À bien y réfléchir, ce n'est pas qu'elle les déteste; elle en fait fi pour vivre sa vie, tout simplement.