Cybercrime – Comment ne pas en être victime?

Probablement pas. C'est pourtant un peu ce qu'on fait en se dévoilant ainsi sur Ie Web. «Quand on se retrouve dans le confort et la sécurité du foyer, devant l'écran de notre ordinateur, notre méfiance s'éteint d'après Jacques Viau. directeur de l'Institut de la sécurité de l'information du Québec (ISIQ). Et pourtant, dès qu'on transmet une information sur Internet, on en perd le contrôle...» nous souligne-t-il.

Ne tombez pas dans le filet!
C'est le cas aussi avec les tactiques d'hameçonnage (ou phishing ), de plus en plus utilisées pour escroquer les internautes. Le lieutenant Éric Martin du service des enquêtes sur les crimes économiques à la Sûreté du Québec explique la procédure: «Tout d'abord, la victime reçoit un faux courriel d'une institution financière, par exemple. Ce message lui demande de mettre à jour ses coordonnées en cliquant sur un lien vers un autre site Web, apparemment identique à celui de son institution financière. Dans ce site - un leurre -, on réclame de l'information comme la date de naissance, le NIP, les numéros de cartes de débit et de crédit, etc. Les gens agissent rapidement, sans réfléchir, et dévoilent tous les renseignements demandés.»

Cela dit, comment savoir si on a bel et bien été victime d'un vol d'identité? Certains signes devraient nous mettre la puce à l'oreille: par exemple, on constate qu'il nous manque du courrier, une agence de recouvrement nous réclame de l'argent, on reçoit des relevés de cartes de crédit qui ne correspondent pas à nos achats ou encore... notre compte de banque se vide comme par magie! Dans ce cas, que faire? On avertit aussitôt notre institution financière, puis Equifax et TransUnion, et on signale la fraude à la police et au Centre d'appel antifraude du Canada (voir les coordonnées à la page suivante).

De leur côté, les banques sont de plus en plus prudentes. Avec l'augmentation croissante des transactions frauduleuses, pas étonnant que les institutions financières soient devenues méfiantes et qu'elles suspendent désormais toute opération qui leur semble louche. Martine Piché, une Montréalaise de 41 ans, a pu le constater quand elle s'est retrouvée à des centaines de kilomètres de son domicile, incapable de payer son billet de transport pour retourner chez elle. «En décembre 2006, j'avais fait un achat avec ma carte de débit dans un dépanneur soupçonné de fraude. Le lendemain, à la gare d'autobus, je me suis rendu compte que ma carte de débit et ma carte de crédit avaient été "gelées" par ma banque.»

Même désagréable expérience pour Lise-Marie Kelly, une Montréalaise de 45 ans: «J'étais au supermarché, où j'achetais mes provisions pour la semaine. Au moment de passer à la caisse, j'ai vraiment eu l'air d'une moins que rien lorsque toutes mes cartes ont été refusées!» Elle a su plus tard que son institution financière, suspectant l'ingérence d'un fraudeur, avait bloqué l'utilisation de ses cartes.

Ces témoignages vous rendent un brin parano? Allons donc! Maintenant que vous savez comment procèdent les voleurs d'identité, veillez à protéger la vôtre. Après tout, une femme avertie en vaut deux...

Code de conduite sur Internet
1. Maintenez à jour vos logiciels, surtout vos logiciels de sécurité.
2. Faites une copie de vos fichiers importants et protégez-la contre le vol.
3. Limitez l'accès à votre réseau personnel, particulièrement celui de votre réseau sans fil.
4. Soyez prudent lorsque vous donnez vos renseignements personnels sur Internet.
5. Prenez garde avant d'ouvrir un fichier joint ou d'activer un hyperlien.
6. Faites vos transactions sur des sites fiables et sécurisés.
7. Conservez une preuve de vos transactions et vérifiez vos relevés.
8. Créez des mots de passe difficiles à deviner.
9. Fermez votre ordinateur après usage.

Source: monidentite.isiq.ca

La cybercriminalité au Québec*

• Entre septembre 2006 et septembre 2007, 877 600 cas de vol d'identité et de cybercriminalité ont touché la population québécoise âgée de 19 ans et plus.

• Au cours de la même période, 5,7 % de la population québécoise a été victime d'un vol d'identité avec préjudice financier.

• Le type de vol d'identité le plus fréquent était alors l'utilisation frauduleuse de cartes de débit ou de crédit, avec 3 % de victimes dans la population québécoise.

• Actuellement, le clonage de cartes de débit et de crédit semble représenter le problème principal en matière d'acquisition frauduleuse des données personnelles.

• La plupart des victimes (57,1 %) ont pu obtenir un remboursement intégral du préjudice financier, mais contrairement à ce qu'on peut penser, un nombre non négligeable de victimes (39,7 %) ont dû assumer l'intégralité des pertes subies.

• Parmi les victimes de vol d'identité, seulement 21,9 % ont déclaré celui-ci à la police.

Besoin d'aide?
• Site Je protège mon identité sur Internet
• Equifax: 1 800 465-7166 ou equifax.com/home/fr_ca.
• TransUnion Canada : 1 877 713-3393 (au Québec)
• Centre d'appel antifraude du Canada (Phonebusters): 1 888 495-8501
• Passerelle d'information pour les consommateurs canadiens, courriel des plaintes
• Formulaire de déclaration de vol d'identité

Vous voulez en savoir plus sur la cybercriminalité?
Ne manquez pas de lire l'article « Au secours, on a volé mon identité! » publié sur notre site. Vous en apprendrez beaucoup sur le sujet.

*Source: sondage réalisé en septembre 2007 auprès de 1100 Québécois par Benoît Dupont pour le compte du ministère de la Sécurité publique du Québec.

La version longue de cet article a été publiée dans le numéro de mai du magazine Vita .