Miser sur la diplomatie
Miser sur la diplomatie
Délicat, le rôle de belle-mère? Et comment! Pour devenir une «bonne belle-mère», on a donc intérêt à maîtriser les rudiments de la diplomatie. Aujourd'hui belle-mère à son tour, Évelyne s'efforce d'agir avec discernement. «Lorsque je garde mon petit-fils, par exemple, je consulte ma bru sur le menu, l'heure du dodo... Je prends des initiatives et j'essaie de partager mon expérience sans m'imposer, en choisissant mes mots. Je fais parfois des gaffes, mais quand ça arrive, je m'en excuse.»
À l'origine de certaines tensions lorsqu'elles s'immiscent dans la vie de leurs enfants, les belles-mères peuvent aussi susciter beaucoup de solidarité et d'entraide. Elles sont là quand on a besoin d'elles pour garder les petits, elles dépannent en cas de maladie, elles créent des occasions de rencontre et offrent même quelquefois une aide financière au jeune couple, remarque Michèle Charpentier, professeure à l'École de service social de l'Université du Québec à Montréal.
Respect et discrétion
Selon Claire Leduc, travailleuse sociale et thérapeute conjugale et familiale, les belles-mères qui ont de bonnes relations avec leur gendre ou leur bru sont des femmes qui ne jugent pas trop et sont capables de mettre l'accent sur le positif en laissant tomber le négatif... à moins que la situation ne soit grave. Bref, leur attitude se résume en deux mots d'ordre: respect et discrétion.
Dans Nous, les belles-mères (Fayard, 2001), l'auteure Christiane Collange invite pour sa part les belles-mères à être zen. C'est-à-dire à mener une vie qui soit la plus satisfaisante possible, à chercher le bonheur en elles plutôt que d'attendre qu'il vienne de leurs enfants et à n'intervenir dans leur existence que lorsqu'ils en expriment le désir.
Zen? Mieux vaut l'être de part et d'autre, puisque toute relation se joue à deux. Car on peut reprocher bien des choses à une belle-mère, voire lui imputer des tensions dans notre couple, mais on finit souvent par lui être reconnaissante. Après tout, elle est au cœur de la famille, qu'elle garde vivante en créant des occasions de rencontre et des gestes de solidarité. Par sa présence, le regard qu'elle pose sur son enfant et les anecdotes qu'elle raconte sur son passé, elle nous permet aussi parfois de mieux comprendre notre chéri... Qui l'eut cru?
* Noms fictifs à la demande des personnes interviewées
La version longue de cet article a été publié dans le numéro de mai du magazine Vita .
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