Un retour à la vie
«J'ai commencé 2011 en beauté et j'espère que ça va continuer!» s'exclame Nathalie Ouellette. Au bout du fil, l'Abitibienne de 44 ans raconte gaiement qu'elle a réussi à dénicher, au cours des derniers mois, un nouveau boulot et... un rein (presque) tout neuf. Lequel de ces deux évènements majeurs lui a fait le plus plaisir? Difficile à dire... Mais après avoir écouté son récit enthousiaste, je suis persuadée que l'un comme l'autre ont signifié pour elle un retour à la vie.
Établie à Rouyn-Noranda, Nathalie était inscrite sur la liste d'attente de Québec-Transplant depuis l'âge de 36 ans, au moment où ses deux reins l'ont lâchée. Contrainte de subir de fréquentes séances de dialyse depuis ce temps, elle a dû interrompre ses activités professionnelles... et s'est évertuée à patienter. En 2010, à bout de souffle, elle pensait lâcher prise. C'est alors qu'a surgi, par un heureux hasard, son sauveur: Marc Lacroix, un ancien collègue. «Sa femme, Lyne, allait bientôt devoir se soumettre à la dialyse et il voulait lui offrir un de ses reins. Malheureusement, leurs organes étaient incompatibles. De son côté, mon mari Gaétan souhaitait m'aider de la même façon, mais nos groupes sanguins n'étaient pas compatibles non plus. Or, en discutant, nous nous sommes rendu compte que Lyne et moi pouvions être jumelées avec le mari de l'autre. On a donc simplement fait du troc.»
Le 22 février 2011, à Montréal, chacune des deux femmes recevait donc son nouveau rein. Une pratique exceptionnelle que cette heureuse substitution? Pas tant que ça. Dans le cas des personnes atteintes de maladie rénale chronique, le jeu d'échanges entre des couples donneur-receveur incompatibles existe depuis janvier 2009 dans trois provinces canadiennes (Ontario, Colombie-Britannique et Alberta), et depuis octobre 2010 au Québec. Sur le registre géré par la Société canadienne du sang, on trouve actuellement 217 paires de candidats, dont 20 sur le territoire québécois.
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