De quoi avons-nous peur?
De quoi avons-nous peur ?
✖ Si je signe ma carte, le médecin ne fera peut-être pas tout son possible pour me sauver. «Un médecin se voit comme le protecteur de son patient. Il va se battre pour l'arracher à la mort. Par ailleurs, le Code civil (art. 45) protège les patients contre l'éventualité d'un diagnostic de décès prématuré et il mentionne très clairement que le prélèvement ne peut être effectué avant que le décès du donneur n'ait été constaté par deux médecins qui ne participent pas au processus de don.» Dr Pierre Marsolais
✖ Je ne serai peut-être pas encore morte quand les médecins prélèveront mes organes. Un patient en état de mort cérébrale est... vraiment mort: «Au Québec, il n'existe pas d'ambigüité autour de la définition de la mort neurologique.»
Marie-Claude Côté, de la CEST.
Je suis une bonne candidate au don...
... même si j'ai plus de 4O ans. L'âge moyen des donneurs est de 48 ans, et le plus vieux avait atteint 88 ans.
... quels que soient mon groupe ethnique et mon orientation sexuelle.
... même si j'ai eu un cancer du sein (surtout si, au moment de mon décès, je suis en rémission depuis de longues années).
... sauf si je suis une personne dépressive, alcoolique ou toxicomane.
La version originale et intégrale de cet article a été publiée dans le numéro d'octobre 2011 du Magazine Vita.
JUDICIEUSE PRÉCISION
NDLR: Il semblerait que l'encadré ci-dessus ait pu créer une certaine confusion.
La journaliste y mentionne qu'une personne dépressive n'est pas admissible au don d'organes, une affirmation qui, sans être totalement fausse, requiert quelques nuances.
Tout individu, peu importe son âge, son état de santé ou son orientation sexuelle, peut effectivement être considéré comme un donneur potentiel au moment de son décès, souligne l'organisme Transplant Québec.
Par contre, en ce qui concerne les donneurs vivants (qui acceptent de donner un rein ou un poumon, par exemple), il convient d'agir avec beaucoup de prudence lorsque la personne souffre de dépression. Ainsi, elle ne sera pas refusée définitivement mais orientée vers les ressources dont elle a besoin pour traiter d'abord ses problèmes psychologiques. Si elle décide ensuite de poursuivre ses démarches pour le don d'organes, elle sera alors en mesure de prendre une décision éclairée et de faire face à l'opération en pleine connaissance de cause.
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