Trous de mémoire - normal avec les années
«Moi, ça me fait capoter, s'exclame Nadia Provencher*, 58 ans, conseillère en développement d'affaires.
Je ne peux pas croire qu'avec mes 30 ans d'expérience je sois aujourd'hui obligée de développer des trucs et d'avoir deux agendas pour caser tout ce qui n'entre plus dans ma tête. Devis à faire, dossiers en attente, meetings, dates de tombée, clients à relancer...
Quand j'en ai parlé l'an dernier à mon médecin parce que ça m'inquiétait, il m'a dit en souriant: "Dans la vie, on ne peut pas tout avoir. La jeunesse et l'expérience, la mémoire et une enviable réussite professionnelle. C'est comme ça." Je suis sortie de son cabinet rassurée mais aussi un peu déprimée, me disant que j'allais bientôt avoir besoin d'un troisième agenda...»
À croire qu'il n'y a effectivement pas de justice en ce bas monde. On travaille fort toute notre vie et dès qu'on commence à cueillir les fruits de notre dur labeur, on s'aperçoit qu'ils ont parfois un drôle d'arrière-goût.
«Avant de sauter aux conclusions, il faut cependant savoir qu'il y a différentes formes d'oublis et que chacune peut être tributaire d'une mémoire différente, prévient Nicole Caza, chercheuse en neuropsychologie à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM). En fait, il y a plusieurs sortes de mémoire.»
Or, à mesure qu'on avance en âge, quelques-unes d'entre elles perdent en efficacité pour la simple et cruelle raison que certaines fonctions de notre cerveau déclinent - puisque ce dernier, comme tout organe, vieillit. En revanche, d'autres types de mémoire se bonifient avec les années. Incroyable mais vrai! Des personnalités comme Denise Filiatrault, Lise Payette, Jane Fonda ou Marguerite Yourcenar sont d'ailleurs là pour le rappeler à notre souvenir. Fiou!