Stress et ménopause: un duo de choc
Selon la D re Célyne Bastien, professeure à l'École de psychologie de l'Université Laval et chercheure au Centre d'étude des troubles du sommeil de l'Université Laval Robert-Giffard, le stress est la principale cause d'insomnie. «Une étude réalisée auprès de plus de 1000 personnes ayant rapporté des difficultés à dormir nous révèle que le stress - problèmes à la maison, conflits au travail, perte d'un être aimé, déménagement, etc. - est le facteur précipitant le plus souvent mis en cause. Et ce, même chez les femmes de 40 ans et plus», précise-t-elle.
«À partir de cet âge, chez l'homme comme chez la femme, le sommeil se fragilise», explique la D re Julie Carrier, professeure au Département de psychologie de l'Université de Montréal et chercheure au Centre d'études du sommeil de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. La durée du sommeil lent profond (le stade le plus intense du sommeil) diminue. On devient plus fragiles, plus sensibles au stress, au bruit, au décalage horaire, aux excitants.
Chez les femmes, en plus de ces changements liés au vieillissement, s'ajoutent des problèmes occasionnés par les symptômes de la ménopause et de la périménopause. «Il existe très peu d'études sur les relations entre la ménopause et l'insomnie, constate Julie Carrier. Mais on sait que les troubles de sommeil constituent le deuxième problème soulevé par les femmes ménopausées, juste après les bouffées de chaleur.» Lesquelles sont, elles aussi, des empêcheurs de dormir en rond. Curieusement, ce ne sont pas ces sensations soudaines d'inconfort qui réveillent les femmes. «Le cerveau donne le signal initial. On se réveille, puis survient la bouffée de chaleur», confirme-t-elle.