Ménopause au bureau: Témoignages (la suite)
«C'est bien simple, j'aurais voulu divorcer d'avec moi-même! s'exclame Lise.
À l'époque, il ne fallait pas être dans mes jambes. Je grimpais facilement dans les rideaux. J'ai dû apprendre à fermer la porte de mon bureau et à respirer par le nez pour ne pas tuer quelqu'un! C'est dur de fonctionner comme si de rien n'était au travail quand on n'a pas dormi et que la migraine nous mine. Personnellement, je ne supportais plus la pression. J'ai dû quitter un poste de cadre supérieur pour occuper un emploi de professionnelle dans le milieu de l'enseignement, où les gens se sont montrés très compréhensifs. Certains jours, j'arrivais plus tard ou je partais plus tôt. Et j'ai vidé ma banque de congés de maladie pour pouvoir tenir le coup.»
Après un pic éprouvant de deux ans, Lise a commencé à se sentir mieux. Des anti-inflammatoires et un régime alimentaire strict ont endigué ses migraines, l'acupuncture l'a aidée à surmonter ses insomnies, et ses règles ont cessé. À partir de ce moment-là, elle a retrouvé sa forme et son énergie : «J'ai encore quelques bouffées de chaleur, mais je me rendors dès qu'elles sont passées.»
Le cas de Johanne
À l'inverse, certaines femmes ont une préménopause sans histoire... pour ensuite vivre l'horreur une fois ménopausées. C'est le cas de Johanne Lafleur*, 53 ans: «Je ne suis pas bien, je me sens complètement drainée. J'ai pris du poids et je ne me trouve pas belle. Bref, je ne m'endure plus!»
Il faut dire qu'au travail Johanne est très sollicitée. Gestionnaire responsable de grosses équipes, elle doit souvent piloter plusieurs réunions d'affilée sans s'accorder de répit. «Au moindre stress, mes symptômes s'amplifient, déploret- elle. Chaleurs, migraines, nausées, étourdissements, insomnie... Comme je ne dors presque pas, j'ai de la misère à me concentrer. Et puis j'ai mal à la tête en permanence. Je passe mes journées à tenter de me contrôler, à refouler mes malaises. Je me parle, je médite, j'essaie de garder la tête froide. Mais chaque matin et chaque soir, je me retrouve en pleurs et en lambeaux...»