Ménopause au bureau: Conséquences gênantes...
Les cauchemars de Diane
Il y a quelques années, Diane Parent*, 53 ans, présidente d'un organisme sans but lucratif, avait été étonnée par l'arsenal de protection hygiénique que trimbalait une collègue.
«Quand mes règles ont commencé à dérailler, j'ai compris. Je me souviens par exemple d'avoir souillé un fauteuil dans le bureau d'un collaborateur, un dégât que j'ai camouflé avec un coussin. Une autre fois, en sortant d'un dîner au resto avec le vice-président d'une entreprise, j'ai senti couler mon flot menstruel. Et j'ai eu si peur de tacher mon pantalon vert lime que j'ai abandonné mon invité sur le trottoir pour sauter dans le premier taxi que j'ai aperçu. Le gars a dû me prendre pour une vraie folle!»
... et ceux de Carole
À 54 ans, Carole Savoie*, cadre dans un centre de santé, a encore ses règles. «Le pire, c'est que le sang passe à travers toutes mes protections et que j'en laisse partout : sur le siège d'auto, sur la banquette dans le train, sur ma chaise au travail. C'est très gênant!»
Sans compter que des menstruations abondantes ou trop rapprochées épuisent celle qui les subit et peuvent la rendre anémique. Afin de contrer ces tracas, j'avais pour ma part demandé à mon médecin une prescription d'anovulants à faible dose pour régulariser mon cycle et tenter d'atténuer mon fameux SPM... ce qui n'a malheureusement pas eu l'effet recherché.
Affligée elle aussi de règles abondantes et imprévisibles, Marie a résolu l'aspect vestimentaire du problème en excluant carrément le beige et le blanc de sa garde-robe. «Comme je ne savais jamais quand mes menstruations allaient commencer, je ne voulais pas courir le risque de tacher mes affaires.»
Pendant que Louise se change en l'incroyable Hulk!
Au cours de la préménopause, la production de progestérone - l'hormone du calme et de la sérénité - diminue. Dès lors, le chaos s'installe. «Durant cette période-là, je ne me reconnaissais plus!» raconte Louise Deslauriers*, 58 ans, directrice de publication. De nature douce et posée, elle est devenue impatiente et irascible. «Un jour, j'ai même raccroché au nez d'un client... ce qui m'a valu les remontrances de ma patronne.»
C'est durant la préménopause que les femmes sont le plus agressives, m'a déjà confié une gynécologue-obstétricienne. Certaines deviennent même suicidaires à la veille de leurs règles. D'autres sont dans un tel état de tension constante qu'elles risquent alors de perdre leur emploi... quand elles ne décident pas elles-mêmes de tout.
*Les noms ont été changés pour préserver l'anonymat des femmes interviewées.