Renée Claude Brazeau: La galère qu'on aime
Ce manifeste de liberté s'exprime aussi par l'amour. «C'est un don de Dieu de pouvoir tomber facilement amoureuse: c'est la plus belle chose que la vie peut nous offrir.Et je suis une grande amoureuse.»
Elle avoue pourtant avoir mis du temps à s'éprendre de son nouveau chum, un architecte français qui lui a fait une cour assidue pendant un an. «Sa persévérance et sa force m'ont séduite. Il est brillant et drôle, et il n'a pas peur de moi. Je le fais rire et il me rassure. Il y a vraiment une flamme entre nous. Et puis, comme m'ont dit mes amies, "il habite loin, ça va marcher"»!
Après quelques échecs, Renée-Claude l'avoue maintenant sans complexe: elle ne peut pas vivre avec un homme. «Quoi qu'on en dise, entretenir la flamme, ça prend beaucoup d'alcool, tranche-t-elle en riant. Le quotidien tue le couple.» C'est d'ailleurs de cette prémisse qu'est née La galère , où elle a réuni dans la même maison quatre femmes et leurs sept enfants sans un seul mâle adulte.
La galère qu'on aime
Coup de coeur télévisuel de 2007,
La galère
revient au petit écran en septembre après un hiatus d'environ deux ans, en raison notamment de tensions maintenant dissipées avec les coproducteurs.
Renée-Claude a-t-elle peur qu'on ait oublié ses personnages? «Oui, mais en même temps, je me dis que l'attente nourrit le désir.» Si elle pouvait décrire chaque fille en un mot, que dirait-elle? «Stéphanie: libre; Isa: frustrée; Claude: folle; Mimi: pathétique, non... triste.» Plus vraies que nature, ses quatre héroïnes expriment ouvertement le côté obscur de la maternité et du couple. Elles sont sincères - qualité rare - et ne se jugent pas.
Un trait commun vital pour Renée-Claude, qui retrouve cette particularité chez ses meilleures amies, des femmes dans la trentaine et la quarantaine, adeptes comme elle du vivre et laisser vivre. Ce qui ne l'empêche pas d'émettre un point de vue d'auteure. «Maintenant, chaque fois que je finis d'écrire un épisode, je me demande si j'ai fait un statement . Une sorte d'éditorial, que ce soit sur les leurres de la psycho pop ou sur les prétendus orgasmes de 347 secondes...» Elle n'en dira pas plus.