La libido top niveau!
Je viens à peine de souffler mes 40 bougies qu'on me commande déjà un article sur «La libido des femmes après 40 ans: en hausse ou en baisse?». Même si je ne suis pas pessimiste de nature, je ne vous cacherai pas que ça m'a fichu un coup: en plus d'avoir les cheveux qui grisonnent, les dents qui jaunissent, la peau qui ratatine et la carcasse qui grince, dois-je aussi m'attendre à ce que ma libido batte de l'aile?
L'angoisse au ventre, j'en ai spontanément parlé à quatre bonnes copines - Renée, Julie, Francine et Céline - dont l'âge oscille entre 43 et 49 ans. Elles travaillent toutes dans le domaine des finances, elles sont «libérées» et plutôt sexys. Portées sur la gaudriole? Nooonnn. Franchement, ça ne les intéresse plus tant que ça. Évidemment, si Patrick Dempsey sonnait à leur porte, l'œil coquin, elles n'y verraient aucun inconvénient. Mais regardons les choses en face: comme ce fantasme a peu de chances de se matérialiser, on ne peut pas dire qu'elles se mouillent beaucoup!
Pour mieux explorer le sujet, j'ai fait appel à Google, où j'ai tapé les mots «sexualité femmes 40 ans». L'horreur totale: ou bien je tombais sur des sites du genre «Vieilles salopes» et «Perverses matures» ou alors j'aboutissais sur des pages à teneur gériatrique. OK, en voilà trop. Je reprends ma démarche depuis le début et j'essaie d'attaquer le problème de front: est-ce qu'on a encore une libido après 40 ans, oui ou non?
L'honneur est sauf!
Premier constat: chaque femme est unique, et aucun modèle type ne se profile quand il est question de galipettes sous la couette. Et ce, peu importe l'âge. «Mais, en principe, la libido des femmes de 40 ans et plus est à son maximum», assure Jocelyne Robert, sexologue et auteure. «Elles ont de l'expérience, elles ont emmagasiné des fantasmes, elles savent ce qui les érotise et leur procure du plaisir. Dans les années 60, les chercheurs Masters et Johnson disaient d'ailleurs qu'en termes purement mécaniques le couple idéal serait formé d'une femme dans la quarantaine et d'un jeunot de 16 ans capable d'enchainer éjaculations et érections.»
Mieux encore: dans une enquête internationale menée en 2004 par le sociologue américain Edward O. Laumann, 71 % des femmes de 40 à 80 ans ont affirmé que la sexualité était une composante importante de leur vie quotidienne. Car, contrairement à celle des hommes, notre fonction sexuelle ne perd pas trop de plumes avec le passage du temps: elle reste intacte et n'affiche aucune date de péremption. Notre clitoris conserve toute sa sensibilité, et bon nombre de nos consœurs atteignent même plus facilement l'orgasme à mesure qu'elles vieillissent. Marie-Josée, une artiste «céli-battante» de 48 ans, le confirme. «Maintenant, je peux avoir quatre ou cinq orgasmes d'affilée, alors qu'avant j'en avais juste un. Il faut dire que j'ai raffiné ma technique et que je me connais davantage. Je suis plus à l'aise avec mon corps et aussi... plus olé olé au lit! Je dirais même que ma libido a grimpé de quelques crans.»