Le sexe meilleur après 40 ans?
Dans le même ordre d'idées, je pourrais également citer les propos d'Éva, de Lucie, de Claire, de Mara, de Stéphanie, de Joanne et d'Annie, des femmes que j'ai interrogées en menant ma petite enquête. Aussi différentes soient-elles, toutes s'entendent sur un point: le sexe, c'est bien meilleur après 40 ans. Ouf! Il va falloir que j'en parle à mes quatre amies de longue date, parce qu'il semble qu'elles passent à côté de quelque chose de vraiment chouette.
Métro, boulot, dodo
Pourtant, elles ne sont pas les seules. «Les femmes dans la quarantaine sont généralement au sommet de leur carrière, en pleine effervescence professionnelle, explique Jocelyne Robert. Et à cause de cette vie trépidante, elles sont souvent épuisées, surtout si elles font l'effort de s'entrainer au gym et qu'elles ont des enfants. Dans une journée, il n'y a que 24 heures. Alors quels moments leur reste-t-il pour faire l'amour? La sexualité prend du temps, et elles n'en ont pas.»
Voilà, c'est dit. Entre les ados, le boulot, les tâches ménagères, les livres qui s'entassent sur la table de chevet et les cours de peinture ou de Pilates, mes bonnes copines sont trop débordées pour seulement songer à susurrer un «ouiii, continue»! Tout ce qu'elles souhaitent, une fois couchées, c'est se lover dans les bras de Morphée afin de pouvoir de nouveau enfiler leur uniforme de superwoman le lendemain. Troquer Morphée contre leur conjoint? «Les vendredis et les samedis soirs, ça m'arrive», concède Julie, la plus jeune du quatuor. «Par contre, le reste de la semaine, je suis trop prise par mes obligations pour avoir la tête au sexe. Pas parce que je n'aime pas faire l'amour, mais je sais que je serai incapable de me laisser aller si je suis claquée, stressée ou obsédée par un dossier. Comme c'est plutôt frustrant - autant pour moi que pour mon partenaire -, je préfère m'abstenir.»
Quel dommage, tous ces orgasmes gaspillés! Et il ne s'agit pas ici d'une quelconque panne de libido, mais simplement d'un manque de disponibilité. D'ailleurs, à en croire le sondage de Léger Marketing sur les pratiques sexuelles des Québécoises (réalisé sur Internet en janvier 2005), ce sont plutôt les femmes de 25 à 34 ans qui se précipiteraient à la pharmacie pour acheter un «boost libido», si une telle panacée existait. Pas les quadragénaires ni leurs ainées. Nous, on met simplement nos élans sexuels sur «Pause» en attendant de pouvoir en jouir pleinement une fois que la carrière sera bien lancée, que les enfants se seront envolés du nid et qu'on aura enfin plus de temps pour nous. «Depuis que ma clientèle est bien établie et que je n'ai plus à prouver quoi que ce soit, j'ai redécouvert ce que c'était vraiment de faire l'amour», confie Nathalie, une esthéticienne de 53 ans. «C'est presque magique tellement on se sent bien après. Je me trouve bête de ne pas avoir compris plus tôt à quel point ça pouvait aider à relâcher les tensions, à refaire le plein d'énergie et à se sentir plus en confiance. Je le regrette d'autant plus que je commence à avoir des sautes d'humeur à cause de mes hormones...»