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Prendre soin de sa santé sur Internet

Comment s'y retrouver sur Internet quand il est question de notre santé? La chercheuse Christine Toër du Groupe de recherche Médias et santé de l'UQAM répond à nos questions.

Modifié le :
2011-03-28 11:39
Publié le :
2011-03-28 10:53
Par:
Christine Simonnet-Barberger

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Le Web : un outil pratique pour notre santé

En quoi Internet diffère-t-il des médias classiques et des professionnels de la santé en matière d'information?

Sur le Web, on a accès à l'information en tout temps, ou presque, à peu de frais et de façon anonyme. De plus, on a tendance à assimiler davantage un renseignement qui résulte de nos propres recherches.

Une autre des richesses de la Toile réside dans ses forums de discussion et ses blogues , des lieux d'échange qui offrent de l'information pratique, selon le vécu des gens. Cette mise en commun des connaissances et des ressources constitue la base de nouveaux savoirs. Un exemple frappant: on trouve plus de renseignements à propos des effets secondaires de certains médicaments sur les forums que sur les sites des compagnies pharmaceutiques ou que dans un cabinet de médecin. Cette forme de mobilisation citoyenne permet de faire émerger de nouveaux débats sur les pratiques et l'organisation des soins. Voilà qui est sain.

Que recherchent les femmes dans Internet?

Les études ont démontré que 57 % des internautes féminines explorent d'abord le Net pour les autres (leurs enfants, leur conjoint et, surtout, leurs parents) avant de le faire pour elles-mêmes. Elles s'informent notamment sur les pathologies. Une utilisatrice dont la mère est atteinte de la maladie de Parkinson, par exemple, naviguera pour en connaître plus à ce sujet.

En second lieu, elles s'intéressent à tout ce qui touche les saines habitudes de vie: la nutrition, la pratique d'activités physiques et la prévention, un domaine qui se développe énormément dans Internet. Et les femmes y jouent un rôle prépondérant car, c'est bien connu, elles sont généralement responsables de la santé de leur famille.

L'autodiagnostic est aussi très populaire auprès des femmes, que ce soit pour elles ou pour leurs proches. Si une internaute sent soudainement une douleur, elle voudra en apprendre davantage sur ce qui lui arrive. Une fois le symptôme confirmé, elle consultera.

Les médicaments suscitent également beaucoup d'intérêt chez les utilisatrices du Web. De plus en plus, elles veulent savoir exactement ce que le médecin leur a prescrit et en connaître les effets secondaires, quitte à envisager des traitements de remplacement.

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Conseils pour cyberpatientes

Qu'est-ce qu'une cyberpatiente avisée devrait savoir à propos des sites sur la santé?

Il suffit de taper un mot clé dans un moteur de recherche pour qu'une multitude d'adresses s'affichent aussitôt. La qualité de l'information y est généralement assez bonne, mais on trouve aussi des renseignements incomplets ou qui font la promotion d'un produit ou d'une entreprise. En écrivant «perte de poids», par exemple, on risque de se retrouver sur de nombreux forums et sites qui vantent les mérites de certains produits et qui promettent des résultats sans effort. À éviter absolument.

Pour se protéger, on essaie d'abord d'identifier l'éditeur du site. Si on n'y parvient pas, voilà déjà un mauvais point. Ensuite, on ne se limite pas à une source. Si les données se recoupent, c'est plutôt rassurant. Bon à savoir: les sites qui affichent le sigle HON (Fondation La santé sur Internet) - le code de déontologie le plus utilisé en santé sur le Web - sont fiables.

Il arrive parfois que l'information trouvée en ligne inquiète une internaute au lieu de la rassurer. En répondant à un test sur la détresse psychologique, par exemple, elle peut apprendre qu'elle est à risque. Que fait-elle de cette information? Si l'inquiétude persiste, elle doit en discuter avec son médecin.


Comment peut-on profiter pleinement du volet santé d'Internet?

On peut faire usage du Web dans les cas de prévention, d'autosoins et d'hygiène quotidienne. Voilà une bonne façon de se préparer à notre prochaine visite chez le médecin. En comprenant mieux le diagnostic, on peut vérifier diverses hypothèses et même demander un second avis avant de rencontrer notre praticien.

Au cours de mes travaux, j'ai été étonnée de voir à quel point les femmes préparaient leur visite médicale en échangeant avec les autres participantes dans différents forums de discussion sur la ménopause ou la contraception. J'ai lu des phrases du genre: «Bon, les filles, j'ai un rendez-vous chez le doc tel jour, je voudrais lui parler de telle problématique. Est-ce qu'une de vous a déjà connu un cas semblable?» Elles ont beau arriver seules dans le cabinet du médecin, elles se sentent plus en mesure de lui poser les bonnes questions.

Globalement, ce recours à Internet a un effet positif sur leur santé. Aux États-Unis, une étude* a révélé qu'un Américain sur trois considérait que l'utilisation d'Internet avait modifié sa façon de s'occuper de sa santé. Et une personne sur quatre se disait en meilleure forme grâce au Web.

* Menée en 2007 par Cisco Systems, une entreprise informatique américaine.

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Se renseigner sans se fâcher avec son médecin

Comment avouer à son médecin qu'on s'est renseignée sur la Toile sans se le mettre à dos?

Je crois qu'être transparente et franche dès le début de la consultation est une bonne manière de l'aborder. Si on lui dit d'emblée qu'une info trouvée sur le Web nous inquiète, il pourra y répondre. Mais si on attend la fin de la visite, il n'aura plus le temps d'en tenir compte, surtout s'il a déjà posé un diagnostic et suggéré un traitement.

Avez-vous tenté vous-même l'expérience?

Oui, j'ai pris un contraceptif hormonal et j'ai eu l'impression que cela entraînait une chute de cheveux. J'en ai parlé à ma médecin, mais elle n'y a vu aucun lien. J'ai donc navigué dans Internet et, sur les forums du site Doctissimo, j'ai trouvé des témoignages de femmes qui éprouvaient les mêmes effets secondaires que moi avec cette médication. J'ai ensuite approfondi mes recherches sur les sites de compagnies pharmaceutiques. L'un d'eux classait les contraceptifs selon leurs effets sur la chevelure. J'ai imprimé ces renseignements et je suis retournée voir ma médecin. Nous les avons regardés ensemble, et elle m'a prescrit un nouveau traitement qui me convient très bien.

Cet épisode n'a pas affecté ma confiance en elle, au contraire. Je préfère de loin un professionnel de la santé qui avoue ne pas connaître la réponse et qui se montre réceptif aux commentaires du patient. Internet change notre rapport au soignant, mais il ne remet pas en cause notre confiance à son égard.

Le top 5 de Christine Thoër

PasseportSanté.net
Guide Santé (portail Québec)
Institut Douglas
Doctissimo (les forums)
Patients Like Me (communauté de patients américains)

À visiter aussi :
Fondation La santé sur Internet


Au Québec, 43 % des internautes féminines font des recherches sur le Web liées à la santé contre 29 % chez les hommes(1). La moyenne d'âge de tous ces internautes: 41 ans(2).

1. Enquête NETendances 2008, CEFRIO.
2. Enquête canadienne sur l'utilisation d'Internet 2005, Statistique Canada.

La version originale de cet article a été publiée dans le numéro de novembre 2010 du magazine Vita .



À LIRE AUSSI :

L'amour sur Internet

Cybercrime - Comment ne pas en être victime?

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