Travail et famille: Repenser l'organisation du travail
Des mesures concrètes
«Les programmes de conciliation travail-famille s'adressent au parent qui se définit dans de nombreux rôles: celui de travailleur, de père ou de mère, et de proche aidant, souligne Audrey Gagnon, porte-parole du ministère de la Famille et des Aînés.
Les mesures mises en place par le Ministère prennent donc en considération ces multiples rôles. Par la suite, il appartient aux différents milieux interpelés de les intégrer dans leurs propres politiques. Depuis 2003, de concert avec ses nombreux partenaires, le Ministère a multiplié ses efforts pour favoriser la conciliation travail-famille, notamment avec des services de garde de qualité à contribution réduite et l'instauration du Régime québécois d'assurance parentale, un des plus beaux fleurons de la politique familiale québécoise avec son soutien souple et généreux.»
C'est vrai qu'on est très gâtées sur ce plan-là. «Les Canadiennes anglaises envient nos excellents services de garde à faible coût et, en ce qui concerne le congé parental, le Québec est vraiment favorisé par rapport au reste de l'Amérique du Nord», confirme Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la Télé-Université de l'UQAM et directrice d'un projet de recherche sur la conciliation emploi-famille et les temps sociaux.
«Du côté des entreprises, par contre, la conciliation travail-famille demeure un défi majeur, précise Mme Tremblay. À cause de la concurrence et des enjeux liés à la rentabilité, les compagnies ont tendance à réduire leurs coûts d'exploitation, notamment en coupant des postes.
Or, de manière générale, les tâches liées à ces postes ne sont pas éliminées, mais plutôt reportées sur les épaules d'autres employés. À cet égard, une enquête de Statistique Canada réalisée entre 1999 et 2005 révèle que de 20 % à 25 % des gens rapportent chaque semaine chez eux l'équivalent de six ou sept heures de boulot, dont seulement 5 % dans le cadre d'un programme de télétravail. Et avec la crise, cette tendance risque de s'accroître. Ce qu'on peut espérer, c'est que les entreprises en profitent pour repenser l'organisation du travail et offrir certains avantages compensatoires, car elles exigent beaucoup des employés.»