Une question d'attitude
Une question d'attitude
Durant la rencontre avec l'employeur - actuel ou potentiel -, l'allure qu'on adopte revêt une importance capitale. «On doit se comporter comme une professionnelle, avoir une attitude gagnante, soutient Lucie Dubé. Il faut se dire qu'on négocie d'égal à égal et qu'on n'est pas en train de quêter!» En un mot, on sait ce qu'on vaut et on veut l'avoir. «On n'est pas en situation d'infériorité lorsqu'on négocie, ajoute-t-elle. Il s'agit d'un échange où l'employeur cherche le candidat idéal et où celui-ci tente de démontrer qu'il possède les compétences dont l'entreprise a besoin.»
Mais une attitude gagnante, ça veut dire quoi au juste? C'est d'abord un comportement qui démontre qu'on est bien préparée et qu'on a confiance en soi, mais ça passe aussi par la posture et la tenue vestimentaire. «On s'habille de façon à se sentir à l'aise et sure de soi», conseille Lucie Dubé. «Moi, avoue France Bonneau, je porte toujours mon "p'tit kit" chanceux, une tenue dans laquelle je me sens bien.»
D'autres estiment que rien ne vaut l'expérience sur le terrain pour doper son assurance. Par exemple, Monique Archambault, 62 ans, a rapidement trouvé un poste d'adjointe administrative dans une petite firme d'ingénierie après avoir perdu un emploi équivalent dans le secteur pharmaceutique, où elle cumulait 21 ans d'ancienneté. «J'ai passé plusieurs tests d'évaluation dans des agences de placement, raconte-t-elle, et ça m'a permis de constater que mes compétences étaient au-dessus de la moyenne. J'ai alors compris que j'avais une valeur réelle pour tout employeur désireux d'embaucher une candidate efficace et motivée. Lorsque j'ai négocié mon salaire, j'ai demandé 3 $ de plus l'heure que ce qu'on me proposait... et je l'ai obtenu!»
Cela dit, tous ces efforts en valent-ils la peine? A-t-on vraiment besoin de quelques dizaines de dollars de plus sur notre chèque de paie? Selon Lucie Dubé, mal négocier peut finir par couter très cher au cours d'une carrière: «On devrait demander un salaire qui nous permette de ne pas se sentir perdante car, à la longue, c'est très démotivant. Ça joue sur l'estime de soi, et il devient alors plus difficile de se replacer sur le marché du travail. Les gens s'évaluent, hélas, souvent à la baisse... Leur pire ennemi, c'est le doute!»