Aucun talent pour la négociation salariale
Je me souviens encore de ma première «négociation» de salaire. J'avais 28 ans et je venais tout juste de décrocher un poste dans une maison d'édition. Lorsque je suis entrée dans le bureau de celle qui allait devenir ma patronne, elle m'a dit: «Nous t'offrons 25 000 $ annuellement. Est-ce que ça te convient?». «Oui, oui!» ai-je répondu, enthousiaste, à cette proposition salariale pourtant bien en deçà des conditions du marché. J'ai signé le contrat sans sourciller, toute à mon bonheur d'avoir obtenu l'emploi de mes rêves... Puis, durant trois ans, j'ai piétiné - avec la vague impression d'être exploitée -, avant de finalement changer d'entreprise.
Des histoires comme la mienne, j'en ai entendu des dizaines. Et pas seulement de la part de jeunes femmes sans expérience, mais aussi de femmes mures qui, comme vous et moi, ont fait leur chemin sur le marché du travail. Par exemple, Stéphanie Dulac, une travailleuse autonome de 41 ans œuvrant dans le domaine de l'organisation d'évènements et qui dit avoir beaucoup de difficulté à estimer sa propre valeur. «Lorsque vient le temps de préparer des offres de service, j'ai toujours tendance à évaluer mon travail à la baisse. Je me sens mal à l'aise avec ces questions-là. Chaque fois, mon associé doit intervenir pour hausser à un tarif normal le montant que nous demandons. Et je crois que, sans lui, je ne serais tout simplement plus en affaires aujourd'hui!»