À deux, c'est mieux
L'une est grande et mince; l'autre, petite et ronde. Psychologiquement, elles sont tout aussi différentes. Kathline Léger (56 ans) est la plus frondeuse des deux. «C'est souvent moi qui propose les idées de fou! avoue-t-elle. J'ai une plus grande tolérance à l'inconnu.» Diane Béland (55 ans) aime le risque elle aussi, mais de manière plus réfléchie. « Moi, j'analyse d'abord la situation, puis je décide si c'est bien ça que je veux.»
En dépit de leurs disparités, une foule de choses cimentent leur amitié. Ces copines de longue date ont ainsi reçu notre équipe dans leur charmante auberge de Bromont, Le Pavillon du Mont Gale, qu'elles ont achetée ensemble avec Alain, le compagnon de Kathline. À deux, elles la font marcher rondement. «Ensemble, on forme une équipe efficace», déclare Kathline, responsable de l'administration et du marketing, tandis que Diane s'occupe de la cuisine et du service.
Elles se sont connues à 19 ans, au Collège de Rosemont, par l'intermédiaire du frère de Jacques, le grand amour de Diane. «C'était l'époque où on s'installait en appartement, dit Diane. Kathline a été ma coloc et elle m'a appris à faire la cuisine.» Après avoir vécu la contestation de la fin des années 60, elles ont quitté les études pour se lancer sur le marché de l'emploi, empruntant des directions carrément opposées. «Moi, dit Kathline, je suis entrée chez IBM, dans le monde des affaires et des grandes entreprises. Jacques et Diane, eux, évoluaient dans le domaine artistique. Elle a notamment participé à l'implantation du théâtre dans les écoles et milité au Conseil du statut de la femme pour que les enfants aient le droit de porter le nom de famille de leurs deux parents. Elle s'impliquait socialement, alors que moi, je m'achetais des souliers à 250 $ la paire!»