Présentes aussi dans les moments difficiles
Il faut dire aussi qu'à l'époque Diane a dû se remettre d'une grande perte. Il y a 11 ans, en pleine ripaille à la cabane à sucre, Jacques a été foudroyé par une crise cardiaque. «Quand Diane m'a téléphoné pour m'annoncer la nouvelle, se rappelle Kathline, je n'arrivais pas à le croire. Complètement abasourdie, j'ai quand même aussitôt fait les valises de mon chum et de mon fils, qui étaient sortis. Dès qu'ils ont franchi le seuil de la maison, je leur ai dit: "Jacques est mort. On y va." On est restés tous les trois une semaine auprès de Diane, dans sa maison d'Acton Vale.»
Par la suite, Kathline a décroché un emploi d'adjointe au propriétaire dans une auberge à Sainte-Adèle - précisément là où l'idée d'en acheter une avec Diane a commencé à germer. Mais il y a cinq ans, ç'a été au tour de Kathline de connaître un coup dur. «En sortant de la douche, se souvient-elle, j'ai vu un point minuscule et très noir sur ma cheville. Je l'ai montré sans tarder à un dermatologue. Il s'agissait d'un mélanome, heureusement encore à un stade très précoce.» Quand son amie lui a annoncé le diagnostic, Diane a été touchée, bien sûr, mais pas dévastée: «J'ai tout de suite su qu'elle allait s'en tirer.» De fait, l'opération s'est passée comme un charme. «Dans un malheur, il y a souvent un cadeau caché, assure Kathline. Ainsi, un examen du fond de l'œil - que j'ai dû subir pour vérifier si je n'avais pas d'autre mélanome - a permis de détecter une pression interne qui aurait pu me rendre aveugle.»
Aujourd'hui, entre la nouvelle auberge, les enfants installés au loin et les nombreux amis, la vie des éternelles copines est remplie à ras bord. Diane s'est mise à peindre, avec beaucoup de talent. Ensemble, elles aiment discuter philosophie et spiritualité. «On continue à rêver... Nous autres, on peut changer le monde n'importe quand!»