Second départ
Second départ
J'ai d'abord eu droit à un déjeuner au resto, où un magazine m'attendait à la table qui m'était réservée. J'ai ensuite reçu des soins dans un institut de beauté, où le personnel m'a accueillie avec un ballon. Mon enveloppe contenait aussi des chèques-cadeaux, à utiliser immédiatement ou plus tard dans différentes boutiques. Et partout où j'allais, on me souhaitait bonne fête. C'était super!
Pendant ce temps, sans que je le sache, ma mère me suivait de loin afin de s'assurer que tout se déroule bien. À l'heure du lunch, estimant que j'avais eu mon lot de surprises, elle s'est manifestée. Nous avons alors pris une bouchée ensemble, nous avons magasiné encore un peu, puis nous sommes rentrées.
Le soir, quand je suis arrivée à la salle de réception, tout le monde était là. Même mes amis du Costa Rica, avec qui je collabore depuis des années à des projets étudiants de coopération internationale et que je n'attendais pas! Au total, on était une quarantaine - un chiffre de circonstance, non? Toute la soirée, je me suis promenée d'une table à l'autre. Ensuite, tout le monde est venu finir la soirée à la maison. Et le party s'est prolongé jusqu'aux petites heures du matin...
Le lendemain, j'avais du mal à réaliser que tout ça avait vraiment eu lieu. C'était comme un rêve! En fait, l'évènement a laissé une empreinte que je porte encore en moi. Cette journée-là a donné un bel envol à ma quarantaine, ça l'a colorée.
Côté professionnel, j'enseigne l'anthropologie, un emploi que j'adore et dans lequel je me réalise complètement. Or, moi qui n'avais jamais arrêté de travailler - par crainte de perdre mes habiletés ou de ne plus être capable de revenir ensuite -, j'ai pris un congé de six mois. J'ai alors commencé à suivre des cours de poterie, j'ai bricolé, j'ai préparé des repas pour mes hommes, je me suis reposée, j'ai lu, j'ai fait des bilans.
Maintenant que le calme était revenu, que Samuel et Nicola étaient sortis de la crise où nous avait plongés le décès du bébé, sept ans plus tôt, je pouvais épancher ma propre douleur et achever mon deuil. Enfin.
Aujourd'hui, je peux ouvrir des portes que je n'aurais jamais ouvertes avant. Je m'affirme davantage, je sais mieux ce que je veux, ce qui me convient. Bref, j'ai la quarantaine heureuse!