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Avoir 40, 50 ou 60 ans sans déprimer!

Pour certaines, les anniversaires peuvent devenir de puissants stimulants : changement de carrière, voyage et même, bénévolat à l’étranger. Trois femmes se racontent.

Modifié le :
2009-01-27 13:08
Publié le :
2008-11-15 19:22
Par:
Suzanne Décarie

Nicole Pageau - Changer de vie et de continent à 60 ans

Nicole Pageau - Changer de vie et de continent à 60 ans

Quand j'ai eu 60 ans, je me suis dit: «C'est maintenant ou jamais. Mes enfants sont élevés, je suis en santé, j'ai de l'expérience, je peux faire quelque chose pour aider les gens. Si je n'agis pas tout de suite, je ne retrouverai pas le courage de le faire plus tard.» Et je ne l'ai pas regretté. Depuis trois ans, je vis au Rwanda, en banlieue de Kigali, tout près de Kimironko, un village où résident 750 veuves et orphelins du génocide.

Au début de la cinquantaine, j'ai connu une période difficile. Sans emploi au Québec, j'ai pris la route de l'Alberta, avec un contrat de trois mois en poche. On m'avait engagée comme responsable des bénévoles pour la Fête franco-albertaine de Fort McMurray. J'avais un trac fou! J'y suis quand même restée 10 ans. J'ai travaillé comme directrice générale de l'Association canadienne-française de l'Alberta, d'abord pour la région de Fort McMurray, puis à Edmonton. C'est là, en œuvrant à la mise sur pied d'un service d'accueil pour les immigrants francophones, que j'ai côtoyé des gens du Congo, du Burundi et du Rwanda, et que la culture africaine s'est glissée dans ma vie.

En avril 2004, lors des activités commémoratives du génocide rwandais, le témoignage d'Esther Mujawajo, rescapée et fondatrice du groupe Avega (Association des veuves du génocide d'avril) m'a donné l'élan décisif. J'ai vibré de la tête aux pieds en apprenant que des femmes qui avaient été violées, battues, martyrisées, qui avaient vu leur mari et leurs enfants tués sous leurs yeux vivaient dans l'isolement et la plus grande pauvreté, alors qu'elles auraient pourtant dû être entourées de ouate et de satin. Je me sentais responsable. Il fallait que je fasse quelque chose.

Avec des amis, on a fondé Ubuntu (qui signifie «humanité», en rwandais) Edmonton, un organisme qui tente d'améliorer le sort des veuves et des orphelins du génocide. J'étais déjà décidée à m'installer au Rwanda. Pour rassurer mes proches, j'y ai d'abord passé un mois en reconnaissance, à Noël. J'étais si émue de rencontrer ces femmes courageuses, animées d'une telle force de vie, que je pleurais tout le temps! Je savais déjà que je reviendrais en avril, ce mois si triste pour les Rwandais.

Commentaires

  • Chambre avec vue's avatar Chambre avec vue a écrit :

    2009-03-06 1:27 PM

    Bonjour Louise, Je suis enthousiasmée par votre histoire. J'ai fait mon premier voyage solo l'an dernier et j'ai adoré. Je rêve de voir l'Inde mais je me demandais si le pays était sûr pour une femme seule. A la lecture de votre témoignage, je devine que oui. Quel a été votre itinéraire, qu'avez-vous vu, comment avez-vous voyagé dans le pays? Je veux en savoir plus. Merci à l'avance. Francyne
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