Avant d'ouvrir son cœur... et son portefeuille
Tous les ans, c'est le même scénario. À peine ai-je terminé ma liste de cadeaux des Fêtes qu'une petite musique tinte dans ma tête, comme un jingle de Noël: il y manque un geste charitable. Si, financièrement, ça ne va pas trop mal pour moi, n'est-il pas juste d'en faire profiter ceux qui s'en sortent moins bien? Surtout qu'en cette période de l'année on nous sollicite de toute part...
Il y a deux ans, j'ai craqué quand une bénévole d'une association d'aide aux familles m'a demandé un don pour le spectacle de Noël d'enfants démunis. Sa voix était très convaincante. J'ai aussitôt envoyé un chèque. Depuis, l'organisme en question se rappelle régulièrement à mon bon souvenir. Par ailleurs, je dépose toujours un peu de monnaie dans ces tirelires placées près de la caisse des dépanneurs, à l'intention des enfants du tiers-monde. Même chose au centre commercial, où plusieurs organismes de bienfaisance tiennent un kiosque; je me sentirais pingre de leur passer sous le nez sans leur offrir une petite contribution. Et que dire des multiples demandes qui aboutissent dans ma boîte aux lettres ou qui se faufilent dans mon courrier électronique? Comment être sûre qu'on n'a pas affaire à des fraudeurs?
Sans verser dans la paranoïa, il est légitime d'y regarder à deux fois quand on s'apprête à soutenir une cause. Voici donc huit facteurs à considérer avant d'ouvrir son cœur... et son portefeuille!
1. Vérifier à qui on a affaire
Alors que le reste du Canada planifie ses dons, au Québec, on cède plus facilement au coup de cœur quand on nous sollicite dans un centre commercial - ce qui, d'après une enquête de Statistique Canada menée en 2004, représente 15 % du total des dons, contre 7 % dans les autres provinces - ou dans la rue. «Mais si le coup de cœur s'accompagne d'un choix judicieux, notre geste d'aide nous apportera encore plus de satisfaction», affirme Pierre-Marie Cotte, vice-président du développement philanthropique à Centraide du Grand Montréal. À retenir: tout organisme de bienfaisance reconnu détient un numéro de charité, enregistré sur le site de l'
Agence du revenu du Canada
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Vous voulez faire un don plus important? Dans ce cas, mieux vaut pousser l'enquête un peu plus loin. «Les organismes sérieux font preuve de transparence sur le plan financier et publient d'ailleurs des renseignements à ce sujet sur leur site Internet, note Pierre-Marie Cotte. Pour savoir si l'organisme que vous avez choisi est bien géré, n'hésitez pas à demander des détails sur les états financiers, le rapport annuel ou la composition du conseil d'administration.»
Même si elles n'ont pas de numéro d'enregistrement à titre d'organismes de charité, plusieurs associations sans but lucratif - communautaires ou sportives - sont néanmoins dignes d'être aidées. À condition de s'assurer qu'elles méritent notre confiance. À cet égard, un petit tour sur Google peut s'avérer très utile.
Si vous tenez malgré tout à la spontanéité du don, choisissez les endroits où vous vous laisserez solliciter. «Dans les grands centres commerciaux, il y a des vérifications et un encadrement qu'on ne trouve pas forcément dans les plus petits endroits», remarque Pierre Riley, directeur général de la Fédération des Centres d'action bénévole du Québec (FCABQ).